mercredi 31 mars 2010

Envol pour le Yunnan




En fait j'y suis retournée, à Pékin, et au marché aux puces également, à l'issue du voyage suivant, en novembre 2006...





Notre premier objectif était le Yunnan et ses minorités ethniques. Envol avec Austrian Airlines, escale à Vienne, à Pékin (sans sortir de l'aéroport) er atterrissage à Kunming, la ville principale du Yunnan.



Ronald ne réservait jamais les hôtels à l'avance, sauf le premier soir, surtout en cas d'arrivée tardive. A Kunming nous avions choisi un hôtel "au bord du lac", et moi je m'imaginais une sorte de paysage suisse (on a les références qu'on peut), mais bien sûr la réalité était tout autre; c'est à peine si on voyait le lac, perdu entre les constructions, les temples, les presqu'îles boisées, bref une sorte d'étang d'Ixelles à moitié perdu dans une grande métropole.




Shopping à Pékin (2)


Tout autre chose, le Panjiayuan, gigantesque marché aux puces permanent, ouvert le soir et le we. D'abord, j'aime bien les marchés aux puces, et me voilà bien disposée... Ici comme dans toutes les brocantes du monde, on trouve de véritables antiquités (rarement, mais ça arrive), des fonds de grenier et surtout du faux vrai manufacturé... Pourtant parfois très réussi, comme de jolis meubles tibetains colorés, ou des boîtes laquées, des paravents en soie, ou encore des bouddhas ou des reproductions de céramiques anciennes. Tout un bric à brac le long d'allées encombrées et des gamins qui vous vendent de grands sacs solides pour les achats que vous ne manquez pas de faire même si vous êtes venu simplement en curieux. J'y ai déniché des Tintin au Tibet en chinois, souvenir amusant quand on pense aux problèmes liés à cette partie du pays...

Les stands les plus intéressants sont ceux des femmes provenant de minorités du sud de la Chine, qui vendent des textiles souvent authentiques et de grande valeur. Ces dames sont particulièrement redoutables au moment de la négociation des prix; Ronald, malgré son habileté et son expérience, s'est fait rouler pour une des rares fois de sa vie, avouant avoir payé plus que ce qu'il avait prévu !!! Regardez la photo: même le bébé en est conscient et se moque de lui.

J'ai bien aimé ce marché: si je retournais un jour à Pékin, je ne manquerais pas d'y refaire un tour !

Shopping à Pékin




Tout un programme !!!


D'abord le temple des contrefaçons, un supermarché à étages reliés par escalators, une sorte de fourre-tout qui donne le vertige à la première visite; pourtant tout est rangé par catégories, chaussures, vêtements, sacs, articles pour touristes (l'idéal si vous avez oublié d'acheter des cadeaux), bijoux, lingerie et j'en passe... Aucun prix affiché, et le marchandage est de rigueur, un marchandage particulièrement féroce, les vendeurs(ses) étant rompus à toutes les ficelles; je ne suis pas très forte à cet exercice - qui en fait m'ennuie prodigieusement. Ronald, par contre, est très doué.


A vrai dire, j'arrivais là sans souhait particulier, mais comme beaucoup de femmes, je me suis laissée tenter par "la bonne occase", et j'ai acheté des objets dont je n'avais nul besoin, qui étaient des contrefaçons de mauvaise qualité. A l'époque, je n'avais pas une vision claire du problème; ce n'est plus le cas maintenant, et je ne me laisserais plus abuser ni participer à une mauvaise action économique.


Le seul étage que j'épargne dans mon sévère jugement est celui des bijoux. Le tout est de savoir que vous achetez de la camelote, et si vous obtenez un prix correct, pourquoi pas... Il est très difficile par exemple de différencier le jade véritable du faux jade en résine (le prix de départ doit vous y aider), ou de reconnaître les vraies perles: aussi je ne m'y risque pas. Mais les prétendus coraux de toutes les couleurs sont manifestement des attrape-nigauds en résine; il faut les acheter pour leur joliesse, qui est réelle, et marchander... J'en ai toute une série, de toutes les couleurs, et je les apprécie pour ce qu'ils sont : de superbes bijoux de fantaisie.


Ne me demandez pas le nom et l'adresse de ce supermarché, je n'ai rien retenu; le nombre très élevé de touristes étrangers présents prouve que l'endroit est connu; et pour ne pas vous dépayser, un Starbuck Coffee vous tend les bras juste à côté, une petite pause bienvenue.

Gastronomie chinoise







Un sujet qui m'est cher... mais en Chine, bof, on a vu mieux. J'ai voulu essayer le canard laqué, incontournable fleuron de de la cuisine chinoise. Nous avons donc réservé une table dans un restaurant vaste comme une usine, et été obligés de nous farcir un menu complet au prix fort pour obtenir quelques tranches parcimonieuses du plat pour lequel nous débarquions... Mise en scène, serveuses costumées, pour ce genre de service, les Chinois sont très forts, mais ça manquait de classe. Une autre fois, nous avons opté pour un dîner spectacle à tendance ouighour: brochettes de mouton, serveuses en robe de soie mode Kashgar, music hall de niveau médiocre et last but not least, dancing final... sur les tables. Attraction apparemment prisée des touristes étrangers. Juste mieux que le karaoke, qui déplace les foules chinoises.

Surprenant peuple: à une table voisine, un grand rassemblement familial autour d'une petite fille dont on fêtait l'anniversaire, dans cette atmosphère enfumée et alcoolisée, avec en toile de fond une danseuse-serpent ou un ensemble d'odalisques lascives, et les groupes de touristes un peu gris se trémoussant sur une musique étourdissante.
Très heureusement, à notre troisième passage à Pékin, nous avons découvert un restaurant plus raffiné sur tous les plans.... (blog à suivre)
PS. Sur la photo du milieu, admirez la taille de la brochette...

Le palais d'été
















Il occupe un tel espace, et se compose de tant de points d'intérêts divers - lac, temples, palais, bateaux, ponts, jardins, statues... - que même la Cité interdite paraît un rien riquiqui. Toujours en vue des Jeux Olympiques, bien des bâtiments étaient en réfection, comme la fameuse galerie couverte (700m), décorée des mythes et légendes chinois: on pouvait juste en admirer une partie. Une autre attraction : le bateau de marbre - qui bien sûr ne peut naviguer - salle de réception des derniers empereurs mandchous. Bref une richesse scandaleuse qui profite maintenant au peuple via le tourisme - comme Versailles ou Tsarskoie Selo. Il faut donc y aller, et flâner en philosophant sur la roue de la fortune.

lundi 29 mars 2010

Les tombeaux Ming







Autre site incontournable des environs de Pékin (45 km), ces 13 tombeaux - de véritables palais - sont construits et orientés selon les règles strictes des géomanciens, le fendshui. Seuls trois de ces tombeaux sont ouverts au public, plus un musée présentant les objets trouvés à l'intérieur, et c'est bien assez, tellement c'est vaste et épuisant. Les cryptes sont de véritables labyrinthes. La partie la plus intéressante, de mon point de vue, est la voie des esprits, une longue allée bordée d'animaux parfois mythiques et de gardiens impressionnants. Nous avons eu la chance de la parcourir au petit matin, à l'ouverture, avant le rush des visiteurs...



dimanche 28 mars 2010

Communication importante




Un lecteur fidèle discret (ne s'exprime qu'en privé) me confie combien il a aimé les grottes des 1000 bouddhas préislamiques, nombreuses sur la route de la soie, et particulièrement celles de Dunhuang. Les plus belles parce que les mieux conservées. Et en même temps, il lance une alarme: pour combien de temps encore sont-elles ouvertes au public ? Non seulement elles ont subi l'outrage de différents vandales (les musulmans, les chrétiens, les communistes, les réfugiés russes blancs, les pilleurs de trésors, les archéologues...), l'usure du temps (les intempéries, les guerres, l'oubli), et maintenant l'invasion touristique... Si on n'y met pas bon ordre, les couleurs, déjà passées en de nombreux endroits, vont se détériorer davantage sous l'effet de la lumière, des respirations, des flashes des photographes. Déjà beaucoup de grottes sont fermées au public et celles qui sont visibles sont éclairées avec parcimonie; les visites ne sont permises qu'accompagnées par un guide et les photos interdites; mais cela suffira-t-il ? Peut-être la fermeture totale, comme à Lascaux, avec une reconstitution, sera-t-elle envisagée pour sauver ces trésors ? Une vision à court terme, ne visant que les rentrées d'argent, sera certainement dommageable au site.
Alors, amateurs de beauté pure, ne traînez pas, courez à Dunhuang toutes affaires cessantes !
Illustrations: 1/mur nord de la grotte 25 : vous pouvez imaginer une telle perfection sur la paroi d'une grotte ?
2/ panneau reconstitué : lotus flower and flying apsarase, copie de la grotte 204
Les copies existent donc déjà, notamment celles que j'ai pu admirer à Paris récemment...

vendredi 26 mars 2010

La grande muraille
















A Pékin, nous disposons de quelques jours, et ce n'est pas de trop pour tout ce que je ne connais pas dans la ville et alentour... Nous descendons au Bamboo Garden Hotel, une merveilleuse ancienne demeure patricienne transformée en hôtel, et nous bénéficions d'une suite meublée traditionnellement, vraiment ce que j'aime, pas le luxe tape-à-l'oeil, tellement fréquent en Chine, mais le cosy classe.
La grande muraille (à 70 km de la capitale), est visible en trois endroits; nous choisissons Muntianyu; le temps est brumeux, et notre chauffeur prédit que nous ne verrons pas grand-chose. Bien au contraire, la grande muraille sous le brouillard se révèle infiniment poétique, admirez mes photos. On a tout dit sur la grande muraille, censée protéger la Chine des invasions barbares venues du nord, protection qui se révéla dérisoire contre la déferlante mongole. Elle est pourtant impressionnante, surtout la déclivité des marches. Elle subit actuellement une autre invasion, celle des infrastructures touristiques sauvages, et le déversement incessant des autocars. Mais nous avons eu de la chance par cette journée pluvieuse du printemps: peu d'amateurs et presque solitude sur le chemin de ronde.

jeudi 25 mars 2010

Urumqi arrêt 3...


Tant de choses à voir encore autour de Turfan, mais le temps passe et nous repartons (en voiture) pour Urumqi: dernière vision du Taklamakan avec les Tian Shan à l'horizon.

A Urumqi, nous dormons au Tak Hotel où, rappelez-vous, nous avons laissé le gros de nos bagages. Le Tak est un de ces palaces chinois pour nouveaux riches, hommes d'affaires en mission au Xinjiang. Très confortable, mais pas le sommet du bon goût: danseuse suggestive au restaurant, boîte de nuit avec entraîneuses et cabinets particuliers. Au "business center", où je tente d'envoyer un mail à ma famille, tous les PC sont monopolisés par des Chinois qui jouent en ligne pendant des heures...Voilà donc le nouveau bond en avant de la Chine.

Le lendemain, adieu Xinjiang, nous nous envolons pour Pékin et la suite des aventures...

La mosquée du vendredi







Dans ce village, plusieurs tombeaux de saints vénérés, et surtout une ravissante mosquée. C'est vendredi, et les hommes s'y rendent pour la prière. Surprise : certains portent un turban blanc ! Ronald n'a aucune peine à se joindre à eux, on le prend pour une coreligionnaire... Grâce à lui, une photo volée de la galerie. Quant à moi, ma nature inférieure m'interdit de franchir le porche du lieu sacré, et il me reste à observer le village abruti de soleil.

Plongeon dans l'immuable
















Après Bezeklik, notre taximan a tenu à nous emmener dans un village dont je n'ai pas noté le nom, et que je n'ai retrouvé sur aucun programme de TO.





C'est un village de pisé, pas très propre, où l'on dort encore sur le kang (sorte de plate-forme recouverte de tapis), où l'on cuisine à l'extérieur, où l'on tue et dépèce les moutons en pleine rue, où l'on se repose à l'ombre des mûriers et où la vie n'a guère changé depuis des siècles. Pourtant il y a l'électricité, mais probablement pas tout le temps, car l'apparence de la glace que nous achetons à l'épicerie prouve qu'elle a été dégelée et regelée 50 fois avant de finir dans notre bouche (bonjour les germes, mais nous avons résisté). Il y a des camions et des motos aussi, donc de l'essence. Et dans ce décor biblique surgit tout à coup une élégante en pantalon...

Les grottes de Bezeklik











Pour atteindre les grottes de Bezeklik, il faut s'enfoncer dans les Flaming mountains; la route est récente, et sur le parcours, on aperçoit un hôtel de luxe, qui doit accaparer toute l'eau des autochtones dans ce désert... En fait ces montagnes sont truffées de grottes, dont beaucoup sont décorées de bouddhas, mais elles ont été squattées par les Russes Blancs pendant la guerre civile; déjà abimées par les musulmans, elles ont ainsi reçu le coup de grâce; en plus l'archéologue von Le Cocq a détaché des blocs entiers pour avoir les fresques, les a emmenées à Berlin où elles ont été détruites pendant la guerre...

Le site est cependant magique, même si les grottes inspirent plutôt la tristesse devant le vandalisme des hommes.

Les montagnes de feu







D'accord, sur ma photo, les montagnes n'ont pas trop l'air en feu... mais c'est juste une question de moment dans la journée et... la saison, car la chaleur, à cet endroit, peut atteindre 70°, et alors les montagnes, dans ce désert, paraissent s'enflammer au regard. Dans un ancien ouvrage à moitié mythique intitulé "Voyage vers l'ouest", le moine Xuan Zang, en quête des textes sacrés du bouddha, se heurte à cette partie des Monts Tian Shan, une redoutable épreuve sur la route...

L'endroit est réellement unique, d'une beauté sauvage presqu'irréelle; ce qui n'a pas empêché les Chinois - jamais à court d'idées pratiques - de créer à cet endroit une attraction pour touristes, sous la forme d'un tunnel reproduisant des fresques légendaires et rappelant la conquête de l'endroit par la glorieuse dynastie Ming, aboutissant en surface à une partie commerciale, où l'on peut faire un tour en chameau, admirer les costumes ouighours et acquérir des babioles qualité chinoise. Ce n'est pas désagréable, mais derrière ce clinquant touristique, il y a bien entendu une volonté de reléguer la culture ouighour dans le folklore, ce que l'on observe aussi au Yunann pour les nombreuses minorités qui y vivent.
Remarquez que le chameau est un chameau de Sogdiane, cad avec deux bosses, et pas un dromadaire...

mercredi 24 mars 2010

A la demande de Raymond...




Deux photos de Ronald enturbanné; le seul turban bleu au Rajasthan (toutes les couleurs sauf le bleu), et le seul turban chez les ouighours - rien que des calots; ce qui faisait de lui un étrange et mystérieux voyageur... mais alors, d'où venait ce turban bleu ??? d'Ouzbekistan - où les hommes portent aussi le calot ! L'art d'intriguer le monde...
Photo: avec le gardien édenté du palais du pacha Emin, à Turfan, qui nous ouvrit gentiment la porte (l'heure des visites était passée)

mardi 23 mars 2010

Jiaohe
















Une ville-citadelle du 2ème siècle avant JC... C'est dire qu'il n'en reste pas grand chose, juste des fondations de terre, mais il se dégage de ces ruines une ambiance saisissante: ville morte au milieu du désert, sur un promontoire abandonné... Visite au petit matin, avant l'arrivée des groupes et de leur mentor historien. Pour moi pas besoin d'explications savantes, juste l'atmosphère !

Mosquée et minaret du sultan Emin






















Un peu en dehors de la ville, un site qui rappelle carrément l'Ouzbekistan : un minaret ouvragé comme à Khiva ou Boukhara... Et aussi une ancienne demeure patricienne, la maison du gouverneur. Mosquée, jardins, dégustation de petits raisins secs... pour un peu on se ramollirait comme des seigneurs persans.

Arrivée en taxi - et retour en bus stop, vu que notre taxi a disparu; très amusante expérience, tout le monde curieux du turban de Ronald - les hommes ouighour portent le calot...