vendredi 29 janvier 2010

Hello, princess, how are you ?
















Le dernier jour, Radar nous invite à déjeuner chez lui - un repas végétarien bien entendu, dont un délicieux dal (lentilles); je republie le portrait de sa charmante épouse, et aussi celui de ses enfants, de sa famille et de ses amis, qui sont venus poser pour les honorables étrangers en visite dans ce hameau du bout du monde. Comme tous les chauffeurs employés en ville, Radar est au-dessus de la condition de son village, à cheval entre les traditions et le modernisme.

La photo de l'ancêtre est mon dernier cliché.

Ce voyage se passait en novembre 2005 - Radar m'écrit toujours, quand il a l'occasion d'aller sur Internet: Hello, princess, how are you ?

C'est avec ces mots que je termine le récit de mon périple au Rajasthan; je le répète, ce fut mon voyage le plus glamour. Le suivant allait devenir le plus aventureux.


Ne quittez pas le blog ! Il vous emmènera bientôt en Chine, au Tibet et au Xinjiang...

Sur la route











Conduire en Inde, c'est un véritable sport ! D'abord on roule à gauche - souvenir de la colonisation britannique. Ensuite: aucune discipline, code de la route fantaisiste, routes en mauvais état, piétons et animaux imprévisibles. Conduire de nuit particulièrement dangereux, nous l'avons expérimenté une fois, le dernier soir, sur la route de l'aéroport. Malgré toute l'habileté de Radar, je n'étais pas à mon aise.




Sur la route, on croise tout et n'importe quoi, même des chameaux...

Pavillon de rêve au Shakhawati











Nous aurions pu dormir dans un de ces heritage Hotels que sont les anciennes demeures princières réhabilitées; Radar, notre chauffeur, nous renseigna une sorte de motel dont les pavillons étaient décorés dans le style des haveli.


Très kitsch indien, mais une réussite totale ! Jugez vous-même - je crois bien n'avoir jamais retrouvé nulle part un tel décor.

Dommage que la cuisine du lieu n'était pas au diapason, et qu'il fallait disputer les assiettes aux mouches ! Explication: un étang doublé d'une décharge publique dans les environs immédiats. En Inde le pire et le meilleur vont toujours de pair.

Le jour de notre départ, tout le personnel était mobilisé pour monter une immense tente où devait se dérouler une grandiose fête de mariage, et l'argent allait couler à flot, à deux pas de la décharge et de la misère. C'est l'Inde.

Quelques portraits du Shekhawati











Mention spéciale pour le bébé aux yeux maquillés...

La vie ordinaire











Flâner dans ces bourgades oubliées du monde et bien peu touristiques a été un grand bonheur: Mandawa, Fatehpur, Jhunjhunu, et j'en passe, de toute façon elles se mêlent toutes dans ma mémoire; marchés colorés, bus et tuk-tuk surchargés, vaches broutant les déchets dans la rue, enfants très beaux et très sales...

Le Shekhawati
















De cette région peu visitée du Rajasthan, je garde un souvenir ébloui. C'est une terre aride, où quelques maigres troupeaux de moutons et de chèvres paissent à côté d'élégants cénotaphes et de palais en ruine; au coeur des pauvres bourgades, on découvre de splendides haveli, ces luxueuses demeures bâties par les marchands marwaris, dont certains étaient à la tête de fortunes considérables. Rivalisant avec les palais princiers, ils ont orné leurs maisons familiales de peintures parfois naïves - des scènes de la mythologie hindoue, mais aussi des portraits de la famille royale britannique, ou des inventions occidentales; sur la photo l'engin représenté fait plutôt SF !!




Ces haveli sont pour la plupart délabrés et occupés par des familles qui ne peuvent les entretenir; visiter se fait au petit bonheur la chance, si on accepte votre présence...

Bikaner











Bikaner est une autre ville du désert, qui connut son heure de gloire sous le maharadjah Ganga Singh; la famille royale est toujours en place, mais obligée d'ouvrir ses palais aux touristes... Vous pouvez m'admirer dans un des salons de sa Majesté, ce n'est pas un musée, mais mon hôtel ! Eh oui - et je vous laisse imaginer la chambre; ne croyez pas cependant qu'il faille dépenser une fortune pour dormir sous le même toit que les héritiers des Rajpoutes: vous pouvez le faire pour beaucoup moins que 100 euros (surtout si vous marchandez comme Ronald), car si le décor est somptueux, les commodités datent souvent du 19ème siècle, ce qui fait baisser le standing...

En ville, c'est comme d'habitude, un contraste entre les palais, les forts en grès rouge, les haveli des riches, les temples kitsch - et une population grouillante et pauvre; en photo une fête de mariage, surprise au détour d'une rue.
Dans les environs de la ville, le célèbre temple Deshnoke, où les rats sacrés circulent en liberté: nous n'y sommes pas allés, nous avons préféré le tour des vieux puits et des cénotaphes...

mardi 26 janvier 2010

Les cénotaphes de Bara Bagh




Très photogénique ce cimetière... Les cénotaphes sont pourtant vides, les cendres ayant rejoint le Gange pour y être dispersées, le chic du chic pour un hindouiste. Ce qui n'empêche pas la construction d'un joli pavillon en souvenir des illustres membres de la famille royale de Jaisalmer. Les chhatri sont fréquents dans cette partie du Rajasthan, particulièrement esthétiques quand ils se détachent dans le paysage désertique.
Quelques stèles représentent des guerriers morts au combat et leurs veuves, immolées en sati. Oh ! cruelle tradition , qui perdure peut-être encore dans quelques villages reculés.

Pokaran




Une petite ville oubliée sur la route de Jaisalmer, dont le principal intérêt est un fort doublé d'un palais, autrefois place-forte des maharadjahs de Jodhpur. Au pied du fort, la ville grouille, comme toutes les villes indiennes.


La légende raconte que Rama lança sur la mer une flèche tellement brûlante que l'eau devint un désert; prémonitoire aux essais nucléaires dans la région ?

Jaisalmer











La ville dominant le désert du haut de sa citadelle... Dans la ville historique entourée de remparts, les vieux haveli aux façades magnifiques voisinent avec les taudis; la vie n'a pas changé depuis des siècles dans ce lacis imprécis de ruelles; seuls les moyens de locomotion ont évolué !
Nous logeons au Narayan Niwas palace, un Héritage Hôtel bâti sur le modèle des caravansérails: encore une étape romantique, située au coeur de la vieille ville.

Le désert du Thar







Oui oui un vrai désert, entre Jaisalmer et la frontière du ... Pakistan. Promenade en dromadaire, coucher de soleil, souper dans un village reconstruit pour les touristes (heureusement pas de groupe ce soir-là). Au lieu d'aller à l'école, les gamins servent d'aide-guide. Et le Thar sert de terrain d'expérimentation nucléaire. Tant pis pour les campements et les troupeaux...



Les Bishnoi







Ce sont les écolos du désert...



Dans les régions proches de Jodhpur et Bikaner, ils vivent dans des fermes isolées, pauvres constructions de boue séchée, respectant toute forme de vie, y compris les arbres ! Les antilopes, paraît-il, viennent brouter paisiblement autour des maisons...Ils vivent de quelques légumes qu'ils cultivent.



Encore une occasion pour moi de réaliser quelques beaux portraits...

lundi 25 janvier 2010

On me redemande des portraits...











Une petite idée de la vie de château ?


A Jodhpur, dans le même palais que la famille royale...

Et puisqu'on parle de portraits...
















Une toute petite sélection !