jeudi 5 août 2010

La Paya Shwedagon






















La ville de Yangoon est un mélange subtil d'Orient et d'Angleterre; larges avenues, parcs verdoyants, immeubles coloniaux - le tout souvent délabré; routes mal entretenues, trottoirs défoncés parcourus d'une foule incessante, en tongs et longyi - quoique le jeans se répande petit à petit chez les messieurs. Les moines semblent représenter une bonne part de la population. Et les payas surgissent à tous les coins de rue.

Incontestablement la plus belle du pays, la paya Shwedagon s'aperçoit de loin, avec son dôme doré qui brille de 1000 feux, de jour comme de nuit. Cet immense sanctuaire, situé au milieu de la ville, constitue le centre de la foi pour tous les Birmans; les visiteurs sont avant tout des pélerins, les touristes attirés par le côté artistique sont encore rares - on a envie de dire que c'est tant mieux. Avec Bagan, c'est certainement un des lieux les plus prenants de Birmanie, parmi ceux qu'il m'a été donné de voir.

Nous avons eu beaucoup de chance: l'étudiant qui a proposé ses services comme guide parlait un anglais parfait et ne pratiquait pas du tout la langue de bois. Il s'est fait l'écho des revendications populaires, critiquant ouvertement le régime, et parlant d'Aung San Suu Kyi avec une réelle dévotion.

J'ai d'innombrables photos de la paya Shwedagon: je ne sais pas trop lesquelles choisir pour illustrer ce post. Sur l'une d'entre ellles, vous pouvez voir le corps de balai en action : ces dames sont bénévoles selon une tournante.

Deux nuits à Yangoon, et notre séjour en Birmanie s'achevait; depuis cette époque, la Birmanie a été victime de graves inondations (dans le sud) puis d'une révolte populaire où les moines ont été largement impliqués : deux occasions pour que le régime resserre son étau. De nombreuses régions (notamment au nord) sont interdites aux étrangers. Aung San Suu Kyi est toujours en résidence surveillée.

La Birmanie me laisse un goût de trop peu: un survol trop court. Y retournerais-je jamais ?

To be continued: next destination, Angkor

mercredi 4 août 2010

L'autre côté du fleuve











Après une concession à l'élégance britannique, nous avons voulu prendre la température de la Birmanie populaire en traversant le fleuve sur un bac surpeuplé.

Un préposé aux billets s'est immédiatement improvisé comme guide et son premier souci, après le débarquement, fut de nous présenter... au policier local, histoire sans doute de nous éviter des ennuis... à tous les trois. La promenade fut agréable, petit marché le long d'un chemin poussiéreux, rafraîchissements dans une gargote sous un toit de tôle, où tout le monde a les yeux fixés sur le poste de TV, modestes sanctuaires colorés et fleuris. Quartiers pauvres, maisons délabrées, malgré tout, les gens sont souriants. Mais langue de bois de notre mentor. Les moines sont partout. En revoyant les photos, je suis toujours perturbée de voir (presque) tous ces messieurs en jupes...

Rangoon, ou Rangon, ou Yangoon, ou Yangon


Cette ville aux noms multiples est la capitale historique de la Birmanie. La junte militaire a cependant changé non seulement le nom du pays, devenu le Myanmar, mais déplacé la capitale vers Pyinmana, ville créée de toutes pièces dans le centre du pays.

A notre départ de Bagan, nous aurions voulu louer une voiture pour joindre Yangon, mais cette entreprise s'avéra impossible pour des raisons politico-pratiques (il semblait difficile, voire impossible, pour notre chauffeur, de circuler librement hors de sa province; il nous aurait donc fallu changer de voiture plusieurs fois) et aussi de temps: le nôtre était compté, vu nos ambitieux projets. Nous prîmes donc l'avion pour Yangon, et trouvâmes une chambre dans un hôtel très british, le Savoy, vestige de l'époque coloniale.

Les vestiges de l'époque britannique sont d'ailleurs nombreux, notamment le mythique "Strand", au bord du fleuve Yangon, palace passablement défraîchi, où nous nous sommes contentés de boire un verre...

Le Mont Popa




A partir de Bagan, l'excursion obligée est cette montagne sortie de nulle part qui rappelle étrangement le Puy-en-Velay.


Bien entendu c'est une montagne sacrée, surmontée d'un rutilant et riche sanctuaire, qu'il convient d'escalader pieds nus - en essayant d'éviter les saletés laissées par les singes (sacrés eux aussi) omniprésents, arrogants et chapardeurs.


On y vénère les 37 nat (esprits) du panthéon birman, et il convient de ne porter ni rouge ni noir, de ne pas médire de son prochain et de ne pas apporter de viande, de crainte d'indisposer les mauvais esprits. Je portais du brun clair et j'étais trop essoufflée pour dire quoi que ce soit.


Dans la voiture nous avons beaucoup parlé avec le chauffeur, et il nous a emmenés manger dans une gargote locale, où on nous a servi une sorte de pot-au-feu à base d'abats et de quelques légumes, sur du riz gluant. L'ordinaire du Birman. Grand contraste avec la cuisine raffinée de l'hôtel, poisson, curries délicieux. Parfois la honte me prend.

mardi 3 août 2010

Arts birmans




Soirée artistique: une sorte de xylophone majestueux et un spectacle de marionnettes où bizarrement la manipulatrice est visible... Très élégant, très raffiné. Pour des esthètes.

Les temples de Bagan







Me revoilà sur ce blog interrompu pour cause de vacances maritimes; que d'images dans ma tête, que de souvenirs dans mon coeur; comme je le disais dans un précédent message, Bagan est un des plus beaux endroits de la terre. Impossible de visiter tous les temples, et de toute façon ce n'est pas nécessaire. J'aimerais beaucoup retourner là-bas et me balader à vélo sans but précis.



Les temples restaurés de Bagan sont somptueux, les toits et les statues dégoulinent d'or; certains ont conservé de belles fresques murales anciennes - qui se détériorent lentement, sans protection. Amateurs de lieux magiques, courez vite à Bagan.