lundi 11 octobre 2010

Fin d'un blog











C'est ici que se termine le blog intitulé "Travelling team": Ronald et moi, fin de parcours. J'avoue avoir un peu bâclé le récit de ce dernier voyage au Mali, me pencher sur le passé m'empêchait de me tourner vers l'avenir, et je suis très impatiente de mon prochain départ pour le Japon. Ma tête est déjà en route.


Mes lecteurs habituels le savent: je suis retournée au Mali avec mon fils Jérôme, et nous avons pu constater la bonne mine d'Aissa et de la petite Virginie. Un an plus tard, Brigitte, une de mes connaissances, en route pour le Mali, transmettait des cadeaux de ma part et revenait avec une photo; j'ai régulièrement des nouvelles rassurantes par Amadou.


Quelques mois après mon premier retour du Mali, le 28 juin 2007, Sekou, l'oncle d'Amadou, venait se produire à Anvers avec sa troupe de danseurs masqués. Bien sûr j'étais présente au spectacle; je n'ai pas osé filmer, et puis si je filmais, je perdais un peu le fil et la magie de la danse.


Il n'est pas exclu que je retourne un jour à Yenduma; en attendant, je vous invite à me suivre au Japon:
Encore un peu de patience, ce nouveau blog sera bientôt opérationnel.

Photos: Virginie de Yenduma, un an, et puis deux ans. Le spectacle d'Anvers.
Merci à tous mes lecteurs !

Marchés...







A Segou puis à Bamako, nous déambulons au marché : c'est là que se concentre la vie africaine. On y vend de tout, aliments, quincaillerie, tissus et même gris-gris. Les femmes les plus humbles sont d'une coquetterie ravageuse; rien n'égale leur noblesse lorsqu'elles portent sur la tête les fardeaux les plus inattendus...

Kalabougou




Deux jours au pays dogon, et déjà il faut repartir ! La route de Bandiagara révèle des paysages sublimes; vraiment c'est un endroit unique, et nous reviendrons ! En fait le retour était prévu: Ronald et moi avions le projet de revenir au Mali par la route, avec Amadou, Belgique-Espagne-Maroc-Mauritanie, une aventure enthousiasmante; mais voilà, ce projet est tombé à l'eau comme tant d'autres, et à l'heure actuelle, sa réalisation présente beaucoup trop de danger.


Ce que j'ignorais à ce moment-là, c'est que je reviendrais avec Jérôme, et que nous tomberions en panne justement sur cette route de la falaise !!!


Retour donc vers Bamako; près de Segou, Kalabougou est un village spécialisé dans la poterie; on y accède en pinasse (pirogue à moteur) sur le Niger. Les femmes, parfois le bébé dans le dos, alimentent de grands feux pour la cuisson des pots. Que font les hommes ? Rien, à part compter l'argent...

samedi 9 octobre 2010

La danse des masques











Evidemment le sommet d'un voyage au pays dogon... La danse des masques est une cérémonie funéraire chargée de permettre aux âmes des morts de quitter le village. Les masques sont de jeunes hommes faisant partie de sociétés secrètes; ils représentent des animaux, des types humains, des symboles (les grandes perches= maisons à étages); tout cela est entouré de multiples tabous et réglementé.

Bien entendu, les étrangers ne sont pas conviés à ce genre de cérémonie. Tourisme aidant, des sociétés que l'on peut appeler folkloriques se produisent pour les touristes. Nous avons eu la chance d'admirer une démonstration. C'est spectaculaire, unique et absolument fascinant. Le meneur de jeu étant... Sekou, un autre oncle de notre Amadou.

Mon appareil photo s'étant ensablé à Tombouctou, les photos (une centaine) sont de Ronald; je n'ai qu'un regret: j'aurais dû filmer ! Si je retournais au Mali...

Le bonnet dogon







Mérite un post à lui tout seul...

Rando au pays dogon







A Sanga, nous logeons au campement d'un oncle d'Amadou - ne vous méprenez pas, au Mali, campement signifie hôtel, souvent rudimentaire.



Journée d'exploration. Banani, Amani, et encore d'autres villages dont j'ai oublié le nom; descente à pied de la falaise; mare aux crodiles sacrés, visite à l'instituteur d'Amani; guide local surnommé Montagne, qui nous initie à la culture dogon, les greniers mâles et femelles, les tabous, les magies, les fétiches, la cosmogonie, la case à palabres, les sépultures troglodytes... De tout cela j'ai traité en détail dans le blog du deuxième voyage, et Jérôme et moi avons revu la plupart des protagonistes.



Les paysages sont fabuleux, les villages collés à la falaise incroyables et la culture dogon fascinante. Mériterait un gros chapitre, ce n'est pas mon but ici.

Virginie du pays dogon




Et me voilà marraine...

Le bébé de Yenduma







Amadou veut nous emmener dans le village de sa mère, Yenduma. Avec de bons yeux, vous pouvez repérer le nom sur la carte. Au nord de Sanga. C'est un village isolé qui s'accroche littéralement à la falaise.



Il est prévu que nous dormions sur le toit de la maison de ses cousins, mais le destin en a décidé autrement. Nous arrivons assez tard dans l'après-midi, après une piste caillouteuse pire que celle de Tombouctou. Une jeune femme de sa famille est sur le point d'accoucher, mais ça ne se passe pas très bien; aussi on décide de transformer le 4X4 en ambulance et de la conduire à l'hôpital le plus proche, à Sanga.



Promenade rapide dans le village pendant qu'Amadou 2 se charge des préparatifs; et nous repartons, alors que la nuit tombe, par une piste démente, et je prie pour que Bébé attende l'arrivée à l'hôpital.



Quelques vues de Yenduma; si vous en voulez davantage, allez voir sur le blog de mon deuxième voyage; je suis retournée avec Jérôme à Yenduma et nous avons dormi sur le toit...



Le pays dogon







A Tombouctou, Amadou rongeait son frein, et maintenant le voilà tout heureux de nous conduire chez lui... Trajet en sens inverse, bac, piste poussiéreuse, arrêt-lunch à Douentza, et nouvelle piste vers la falaise dogon.



Cette falaise s'étend sur 150 km, apparition incongrue dans ce désert; au sud-est de Mopti et du Niger; la ville principale est Bandiagara, mais nous séjournerons à Sanga.



Les Dogon, peuple d'origine mystérieuse, se sont installés sur et sous la falaise, après avoir chassés les précédents habitants, les Tellem. Ils constituent une des ethnies les plus fascinantes de l'Afrique. Longtemps isolés sur leur falaise, ils ont gardé intacts leurs traditions, leurs maisons, leurs greniers, leurs cultures. Le tourisme a fait son apparition, là comme ailleurs; mais heureusement, les difficultés d'accès, pistes presqu'impraticables, sentiers de montagne vertigineux, escaliers acrobatiques limitent sérieusement ce dernier aux trekkeurs aventureux. Les groupes logent à Bandiagara ou à ...Sanga.



Photos: de loin la falaise fait penser aux...Dolomites ! En se rapprochant, on découvre avec stupéfaction les fameux greniers dogon...

Marché à Tombouctou







La principale attraction d'une ville africaine, c'est son marché. Le marché aux bestiaux est tenu par les hommes, en plein air, et celui des femmes est couvert de vieilles nattes. Il semble que toutes les mouches du Sahara se soient données rendez-vous dans cet endroit. Les femmes touareg, contrairement aux hommes, ne se voilent pas le visage; elles s'habillent généralement de noir. Dans la pratique, il est difficile de les distinguer des femmes songhai aux tenues colorées. Ou peut-être les femmes touareg ne tiennent-elles pas boutique ??

Chameaux pour touristes











Et les chameaux, me direz-vous, ils ont disparu ? Pas du tout - mais nombre de Touareg se sont reconvertis dans le chameau touristique; on emmène les amateurs à une heure de balade balancée dans le désert, et on s'arrête près d'une tente (ouverte, à la mode targui), soi-disant habitée par une dame qui vous offre le thé traditionnel, avant de sortir les babioles industrielles qu'elle souhaite vous vendre, en prétendant qu'il s'agit de bijoux de famille. Une sorte de théâtre auquel nous nous sommes prêtés; après tout c'est de bonne guerre, ces gens ont peu de ressources et profitent de la naïveté du chaland.
Il ne faut cependant pas bouder l'excursion: elle a un côté magique - on est quand même dans le désert de Tombouctou ! Et peu nombreux les voyageurs qui se risquent plus loin... Les alentours de la ville sont en fait un campement de cabanes disséminées, Bella, Touareg, jeunes désoeuvrés, ânes, mobylettes et radio cassettes, et filles qui vont remplir le seau qu'elles portent sur la tête.

Les fiers Touareg











Disons-le franchement, ils ont fière allure, cachés derrière leur chèche, dans leurs grandes robes flottantes; mais ne voir que les yeux vous laisse un malaise: que pensent-ils ?




Certains ont abandonné le chameau pour le pick up, et le téléphone portable a fait son apparition...

Tombouctou (3)











A côté de cette misère, on découvre quelques vestiges de l'époque glorieuse de la ville (quand elle était interdite aux non-musulmans), portes et fenêtres ouvragées manifestement restaurées; maisons habitées par les premiers voyageurs; musée poussiéreux; la grande mosquée (qui était à cette date en restauration, programme soutenu par l'occident); mais la ville ordinaire ressemble plus à un cloaque délabré.

Tombouctou (2)




Tombouctou est peuplée de Songhai sédentaires et de Touareg semi-sédentaires ou de passage. Difficile de dire qui est le plus arrogant... Dans ces misérables huttes vivent les Bella, esclaves héréditaires des Touareg -ici on dit captifs - leur destin est d'accomplir les basses besognes contre protection. Tombouctou est à la lisière du désert, après la ville commence le grand Sahara, seulement parcouru par les caravanes, qui transportent encore le sel - et se cherchent une raison d'être dans ce monde changeant. Dire que le désert est souillé, c'est un euphémisme...

vendredi 8 octobre 2010

Tombouctou




Je voulais voir Tombouctou, j'ai vu Tombouctou. Ville légendaire, qui n'est plus que l'ombre d'elle-même.
On peut atteindre Tombouctou en avion, en pinasse sur le Niger(entre juillet et novembre) ou par la route, notre choix; quand on dit route... juste une piste difficile, sablonneuse et pleine d'ornières: une épreuve. Une après-midi entière.


L'accès à la ville se fait aussi par un bac, mais ici on est loin de l'ambiance joyeuse et bon enfant du bac de Djenne. Les Touareg se cachent derrière leur chèche, selon la coutume, et tout le monde est grave. Ou fatigué. Allez savoir.

Le port de Mopti











Important trafic sur le Niger au confluent avec le Bani. Très vivant, mais d'une saleté difficile à supporter pour nous... Un cimetière à ciel ouvert de sacs en plastique noir et de déchets divers.
Partout sur les étals, le sel, en gros blocs: la principale richesse du Sahara, amenée par caravanes jusqu'au Niger, puis acheminée en barges jusqu'à Mopti.